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EXPOSITION

Georges Briata, Allégorie de la couleur

Février - Septembre 2014

Château de La Buzine - Marseille

Commissariat de l'exposition

Communication graphique

Ateliers artistiques jeune public autour du mouvement Fauve, du paysage et de la couleur

« La peinture s’identifie à la vie, se confond avec elle. De mes espoirs, de mes regrets, des paysages que j’ai aimés, naissent des toiles ». Georges Briata

 

Pour Georges Briata, l’art est un moyen de comprendre, de capturer la vie. Sa vie.

En 2013, l’artiste fêtait ses soixante ans de peinture. Soixante ans qu’il approche la réalité par l’intelligence du dessin, la puissance des couleurs, par sa peinture vibrante, forte, qui exalte tout.

Alors qu’il est encore jeune, ce Marseillais né à Saint-Barnabé en 1933 rejoint Paris pour entreprendre des études artistiques. Très jeune, il avait déjà le Talent. Avec les plus grands – il sera notamment élève de Gustave Corlin* et de Marcel Gromaire*, lui-même disciple de Matisse et Braque – il trouvera l’instinct, et baignera bientôt dans le Montparnasse des années cinquante, celui des grands peintres, quand le mythe Picasso se construisait et quand certains continuaient de refuser avec énergie la non-figuration.

D’Elève il passera à Maître, et dès son retour à Marseille, à vingt-sept ans, il enseigne aux Beaux-Arts de Luminy, ce qui lui permettra de peindre quotidiennement et de trouver les ressources nécessaires à son art.

 

L’œuvre de Briata est influencée par ses voyages, et évolue selon ses coups de cœur. Les thèmes qu’il développe sont intemporels – la mer, les paysages du monde, la musique, le cirque, les natures mortes, les nus et portraits, la tauromachie, quelques scènes de genre - et donnent toujours prétexte à une certaine force, qu’il interprète par la couleur, sans théorie.

Une peinture figurative, universelle, qui nous interpelle en se suffisant à elle-même.

Une peinture face à laquelle le temps n’est pas à lui chercher un sens, mais à se laisser emporter par la puissance émotionnelle qui est la marque des grands peintres.

 

Le Château de La Buzine rend hommage à l’œuvre de Briata, véritable allégorie de la couleur, à travers trois thèmes qui ont profondément marqué la production de l’artiste et qui font sens dans son évolution.

VIBRATIONS – Le choc des couleurs  En 1967, son premier voyage à New York sera son premier choc culturel et marquera une rupture dans son style : ses toiles tendent désormais vers l’abstraction, et la couleur y prend une place de plus en plus grande.

LUMIERE DE PROVENCE – Retour aux sources de la Lumière  La Provence a su elle aussi marquer l’artiste de sa lumière. De sa région, parmi d’autres voyages, il tire de nombreuses inspirations.

LIGNES & FORMES – L’intelligence du dessin   Le thème du corps est indissociable du sentiment d’amour dans l’œuvre de Briata. Son dessin sert l’esprit et conduit ainsi la couleur dans une voie plus spirituelle.

 

*Gustave Corlin (Rully, 1875 – Paris, 1970) Son atelier, situé à quelques pas de la Cité fleurie, accueille beaucoup d’artistes dont Gauguin ou Modigliani. Gustave Corlin y dispense un enseignement moderne empreint d'académisme : beaucoup d'études de nus et de copies d'œuvres du Louvre, et forme ainsi de nombreux élèves disséminés aujourd’hui dans le monde.

* Marcel Gromaire (Noyelles-sur-Sambre, 1892  -Paris, 1971) Peintre, graveur, décorateur, illustrateur, dessinateur de tapisserie français. Nommé professeur à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs en 1950, nommé commandeur de la Légion d’honneur en 1954. En 1956, il obtient le prix Guggenheim national, et le Grand Prix national des arts en 1958.

 

 

VIBRATIONS : LE CHOC DES COULEURS

En 1967, son premier voyage à New York sera son premier choc culturel et lui ouvrira les portes des meilleures galeries et salles d’expositions. L’artiste puisera en la ville de nombreuses inspirations, l’Amérique le confirmera en tant qu’artiste.

La période « New York » coïncide avec le moment où Briata approche différemment la couleur. Quand il peint la ville, l’artiste fait raisonner entre elles les tâches de lumières éblouissantes et les lignes géométriques, dans des compositions rythmées. Puis la couleur prend le dessus sur la forme : ainsi, ses premières toiles sur New York le feront tendre vers une forme d’abstraction dans son trait, pour n’en garder que le nécessaire à la construction d’ un espace dédié à cette couleur, qu’il travaillera de plus en plus.

L’inspiration de Briata est autant acoustique que visuelle, et les vibrations de la ville résonnent bientôt avec celles des instruments de musique. Autant que l’artiste peintre mélange les couleurs pour obtenir la juste teinte, le musicien mélange sept notes pour faire naître l’harmonie. Quand Briata peint sur le thème du jazz, c’est la couleur qui joue la musique. Le bleu accompagne la mélancolie du blues, le rouge dévoile l’intensité et la passion de la musique jazz, le jaune donne le rythme. 

 

 

LUMIERE DE PROVENCE : RETOUR AUX SOURCES

New York, Tokyo, Italie, Portugal, Espagne, Bretagne, Camargue, Corse, Polynésie, Maghreb... Autant de paysages qui ont inspiré l’artiste. Il est né en Provence, et en Provence il peint souvent. Les thèmes qu’il emprunte sont ceux chers aux Marseillais : les balades aux calanques, la mer, le bleu, cette couleur sans limite.

On peut voir en Briata un héritier des Fauves –mouvement d’artistes du début du XXème siècle - qui ont sublimé la Provence dans leurs recherches sur la couleur et son pouvoir expressif. Mais dans son travail, rien d’excessif. Comme disait Matisse, « une couleur n’existe qu’en fonction de celle qui l’entoure », et c’est dans cet esprit que Briata cherche l’expression : par jeux d’intensités et de contrastes que chaque couleur exerce sur les autres. Briata façonne la lumière sur l’espace de la toile. Il peint des climats et des atmosphères, avec des couleurs qui existent dans la réalité, et qui apportent toute sa dimension émotionnelle à la toile. 

 

 

LIGNES ET FORMES : L’INTELLIGENCE DU DESSIN

En 1968, Briata rencontre Vincente, sa femme, avec qui il aura une fille, Laurence. Cette rencontre est un réel choc amoureux. A partir de cette année-là, sa peinture va s’éclairer, sa palette se réorganiser. Mais cette période est également celle de « l’impasse de l’art ». Les avant-gardistes rompent avec l’héritage des canons et moulages grecs, et les artistes se tournent peu à peu vers d’autres médiums, d’autres formes de langage, plus conceptuelles. Dans son entourage aux Beaux-Arts ou dans le milieu artistique, on s’oppose de plus en plus à la prééminence de la ligne. A cette opposition grandissante, Briata répond par une valeur sûre, celle de l’intelligence du dessin, qui lui sert à exprimer l’invisible (un climat, une atmosphère, un sentiment, un élan) d’une manière visible, dans une œuvre totalement compréhensible par le public.

C’est sur le thème du corps que Briata travaille et travaille encore son dessin. Ses croquis sont ses gammes, là où il cherche le mouvement, dans des lignes nerveuses, ratures amoureuses, annotations de couleurs… Le corps entier devient un creuset créatif, mis en scène dans des compositions toujours différentes, mais l’amour pour sa femme et sa fille reste un thème privé, dont l’artiste se freine à exposer les toiles.

« Au côté de cette femme, l’être humain s’est enfin trouvé » dit-il. Dans les bleus et les rouges, Briata exprime à la fois l’apaisement et la passion qu’il trouve dans sa relation. Les nus et les portraits de Vincente représentent l’équilibre et la force de son œuvre. 

 

 

LE GRAND VITRAIL DE LA GARE SAINT CHARLES

© Projet de vitrail de Georges Briata, destiné à la Gare Saint-Charles, proposé par l’Académie de Marseille, dans le cadre de Marseille Capitale européenne de la Culture 2013.

 

Ce vitrail monumental de 375 m2 serait le plus grand d’Europe. Sa composition en triangle représente les symboles forts de Marseille.

Dans la partie haute il est chapeauté de la Marseillaise de François Rude * survolant la ville. Contrairement à l’œuvre originale, sa main droite ne tient pas une épée mais libère une colombe blanche sur fond de ciel chaud.

Ce symbole est le plus important. Avec son brassage de communautés et de religions, Marseille est la capitale de la paix, en accord avec Marseille Espérance.

C’est sur un ciel ensoleillé que se profile la Vierge de la Garde, c’est ainsi que la découvre en général le visiteur.

Dans la partie basse, de gauche à droite, un livre, un microscope, un violon et un portrait de la Madone bleue symbolisent la culture (Arts, Sciences, Lettres).

Plus au centre, un taureau qui, s’il s’inscrit dans l’Europe, évoque également la Camargue.

Une amphore grecque mémorise la naissance de Marseille il y a 2600 ans.

Le transport maritime occupe le centre du vitrail, mais la navigation de plaisance n’est pas oubliée avec la présence de voiliers.

L’Eglise Saint Victor dans sa beauté pure, la plus chargée d’histoire, surplombe le Vieux-Port.

Marseille ne serait pas Marseille sans ses calanques sublimées par les pins parasols. La pêche est évoquée par le poisson placé entre pins et roches.

Le voyageur arrivant en gare Saint Charles serait accueilli par ce choc de couleurs néo-symboliste évoquant déjà la découverte d’une ville où il fait bon vivre. Marseille me plaît. C’est une ville pleine d’énergie qui transparait aussi dans ses couleurs. Elle correspond à ce que je souhaite exprimer dans ma peinture.

 

Georges Briata

 

* François Rude (Dijon, 1784 – Paris, 1855) est un sculpteur français du XIXeme siècle, représentatif de la transition entre le néoclassicisme et le romantisme, dont il est un des maîtres. Il a notamment sculpté La Marseillaise ou Départ des Volontaires en 1792 sur l'Arc de triomphe de l'Étoile.

 

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